L’innovation technique et agronomique au service de la diversité des espaces verts
Ne plus utiliser les désherbants antigerminatifs va augmenter sensiblement les coûts financiers et le temps de travail des agents. En dépit de l’interdiction imminente des produits phytosanitaires dans l’entretien des espaces verts, beaucoup de municipalités hésitent encore à franchir le pas, le plus souvent par manque d’information sur les solutions techniques et agronomiques existantes permettant de diminuer le temps et la pénibilité du travail
Si la gestion différenciée des espaces verts permet de diminuer le temps homme tout en offrant des milieux propices à la biodiversité elle n'est pas la seule mesure à prendre lors d'un passage au Zérophyto.
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Un rond-point économe en entretien réalisé pour la Mairie de Fleury d'Aude par les apprenants du CAPA Jardinier-Paysagiste |
Depuis 2014, le Conseil Général de l’Aude n’utilise plus de
produits phytosanitaires pour entretenir les ilots routiers du département. Cette
évolution des pratiques a demandé de changer la conception des aménagements.
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Réalisation de nos stagiaires du CAPA Jardinier-Paysagiste |
Il faut penser les
structures autrement en terme de revêtement pour qu’elles ne demandent qu’un
minimum d’entretien comme c’est le cas avec les enrobés colorés. Pour minimiser
les besoins en désherbage et contenir l’expansion des végétaux par la suite, il
est conseillé d’entourer les zones de verdure d’une bordure de 15 cm de haut
mais aussi de bétonner les pieds des panneaux de signalisation routière.
Car la nature a horreur du vide, les espaces de terre à nue
sont à proscrire absolument si l’on ne veut pas voir s’installer une flore non
désirée. Il est conseillé d’utiliser des paillages, qu’ils soient végétaux,
synthétiques ou minéraux, le résultat est à la hauteur et brise la monotonie du
paysage urbain. Pour vous aider dans vos choix et trouver l’inspiration, un
tour au Jardin des carrières sur le parvis de l’Hôtel du Conseil Général de
l’Aude vous permettra de découvrir la production de 24 carrières audoises.
Les
plantes méditerranéennes sont à privilégier dans les aménagements paysagers.
Peu gourmandes en eau, elles sont véritablement adaptées au climat et au sol et
ne demandent donc que peu d’entretien. Couplées avec des paillages et un
système de goutte à goutte, elles constituent un jardin sec, esthétique mais aussi
économique et respectueux de l’environnement.
Les cimetières où le respect dû aux défunts implique un
entretien accru restent souvent le point noir dans le PAPPH des communes. Outre
une nécessaire communication vers les populations pour les encourager à changer
leur regard sur la flore spontanée, il est possible de remplacer les allées
gravillonnées et les inter-tombes où les engins de tonte et de désherbage ne
peuvent passer par du béton ou des
enrobés. L’implantation de tapis végétaux (thym, sedum) dont la hauteur de
pousse ne dépasse pas 5 cm peut aussi être envisagée. De même, l’enherbement
peut se faire avec de la jachère fleurie
sur les zones moins fréquentées. Cette
verdure amène un côté naturel et apaisant à condition que la présence de
l’herbe et sa hauteur soient comprises et validées avec la population et les
agents par le biais d’espaces pilotes.
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