jeudi 12 février 2015

Nouvelle réunion d'information collective CS bio et CS tourisme vert

En raison des chutes de neige, nous avons préféré déplacer la réunion d'information collective initialement prévue mardi 3 février.

 Nous vous invitons  donc
le Mercredi 18 février à 14h30 
dans nos locaux de Carcassonne 

à une nouvelle réunion d'information en vue de la rentrée de nos deux formations longues sur notre site de Limoux


 

jeudi 5 février 2015

Découverte grandeur nature d'exploitations agricoles pour nos BPREA

Car l'échange avec les professionnels est important pour se forger une image juste de son futur métier, les BPREA sont partis à la rencontre de 3 exploitants agricoles afin de mieux appréhender l'organisation d'une exploitation et la commercialisation des produits. Aujourd'hui, focus sur l'exploitation de Mr Xavier Picot éleveur ovin.

 


Xavier Picot : Un éleveur en liberté

 

Mr Xavier Picot est installé sur Saissac depuis 30 ans en tant qu'éleveur ovin. Aujourd'hui, à la tête d'une exploitation de 200 ha pour 650 têtes, cet « irréductible indépendant » comme il aime se qualifier, a opté pour un élevage extensif et une commercialisation de sa viande en vente directe. En relation avec le BioCIVAM, Mr Picot s'inscrit dans la démarche d'agriculture raisonnée en moyenne montagne. Délégant le découpage et le moissonnage de ses terres, il garde cependant une pleine maîtrise de la chaîne de production et sa distribution.

L'agriculture une affaire de famille

 

Fils d'éleveur, Mr Picot a obtenu un BTS production animale à La Raque après un bac S. Son diplôme en poche, il s'installe sur les 70 ha de l'exploitation familiale avec un cheptel de 500 têtes. Basé sur un modèle intensif au départ, Mr Picot à peu à peu augmenté la surface de son exploitation par l'acquisition et le fermage. Pour ce faire, il créé un Groupement Foncier Agricole dont il reste l'actionnaire majoritaire. Son troupeau compte aujourd'hui 650 têtes et il n'a pas l'intention d'aller au-delà car il s'est orienté depuis 1999 vers un élevage de type extensif. Son fils, ancien élève du Lycée Charlemagne travaille à 50 % sur l'exploitation afin notamment de faire l'entretien de l'agroéquipement de l'exploitation.


Une agriculture raisonnée pour une qualité de viande constante 


Le cheptel est composé de Suffolk, de Limousine et de Blanche du Massif Central. Ces 3 races présentent des qualités de rusticité, d'adaptation et surtout de prolificité qui permettent à Mr Picot d'avoir deux périodes d'agnelage par an. Sur les 550 agneaux commercialisé par an, 2/3 naissent entre janvier et décembre, tandis que le dernier tiers naît d'avril à juillet.
Parce que l'alimentation est déterminante pour le goût de la viande, surtout les 2 dernier mois d'engraissement des agneaux, Mr Picot produit à 95 % la nourriture de son troupeau. Au vu de la quantité de nourriture produite notre éleveur aurait la capacité de doubler son cheptel mais ce n'est pas son but. Il vend donc son surplus de céréales.
Il doit acheter cependant quelques tonnes de compléments alimentaires afin d'assurer l'apport en protéine nécessaire aux agneaux lors de la transition du lait aux céréales.
Ne pratiquant ni l'estive, ni le gardiennage Mr Picot a divisé ses 150 hectares de prairie en 3 îlots de 50 hectares où les bêtes vont paître d'avril à décembre. En hiver, le troupeau regagne la bergerie pour être nourri avec sa production céréalières (avoine, orge, triticale). N'utilisant que le fumier de ses moutons pour apporter l'azote nécessaire à ses parcelles de céréales, le cahier des charges de l'exploitation répond à 95 % aux critères de production bio. Cependant, Mr Picot préfère là encore son indépendance. Produire avec le label bio est selon lui trop contraignant et cela l'obligerait à vendre ses produits plus chers.
Pour garantir une qualité gustative stable, Mr Picot rationne l'apport de céréales des agneaux jusqu'à 6 ou 7 mois quant aux mâles dont le goût de la viande est plus fort, ils sont abattus dés 3 mois.


L'indépendance : une question d'organisation


Mr Picot travaille majoritairement seul, il délègue cependant certaines tâches. La tonte est effectuée par un tiers début septembre. La toison des moutons sert d'isolation thermique mais c'est aussi un excellent rempart contre les parasites lorsque le troupeau est en plein air. Une fois la laine vendue la tonte ne lui revient qu'à 0,50 euro par tête.
Mr Picot n'est pas affilié à la CUMA. Il a préféré s'équiper de matériel agricole d'occasion et laisse à son fils le soin d'assurer l'entretien des machines. Il pense d'ailleurs investir d'ici peu dans une moissonneuse pour réaliser lui-même la moisson.
Dans un souci de qualité mais aussi d'économie, Mr Picot n'est pas équipé de chambre froide. L'abattage se fait au gré des commandes et la viande est préparée par un atelier de découpe. Il récupère ensuite la viande conditionnée en caissettes dans ses camions frigorifiques et part directement en faire la livraison tandis que son fils veille sur le troupeau pendant son absence.


Directement du producteur au consommateur

 

Fort de sa connaissance du territoire, Mr Picot décide à partir de 2008 de pratiquer la vente directe. Ne plus passer par les coopératives lui permet d'afficher des tarifs fixes et plus intéressants pour lui comme pour sa clientèle. Au début ce fut auprès de son large entourage et par le bouche à oreille qu'il écoule sa production. Il s'est équipé ensuite d'un site internet où les clients peuvent passer commandes. Mr Picot ne travaille qu'avec les particuliers et effectue une quarantaine de livraisons par an dans un rayons de 50 000 km uniquement les vendredis. En moyenne, il passe 3 heures par semaine pour trier ses commandes afin d'en optimiser la distribution.
La connaissance des habitudes de la clientèle est nécessaire pour faire les relances au moment opportun.
La grande transparence vis à vis du client est une des clés majeures de la vente directe. Ainsi, il participe à l'opération De ferme en ferme pour faire connaître son exploitation et ses pratiques au public. Cet année fut pour lui une réussite puisque 1500 personnes sont venues visiter son exploitation et déguster ses produits. Même si il n'effectue aucun démarchage puisque sa clientèle est fidélisée grâce à la qualité de ses produits cet événement est une occasion de trouver de nouveaux prospects dans un cadre chaleureux et décontracté.